Nous analysons ici le processus de « frontiérisation » en Espagne, dans sa relation aux « crises migratoires » qui se produisent de façon récurrente dans certains segments de la ligne frontalière. Nous abordons les modalités par lesquelles un phénomène structurel comme l’immigration irrégulière est politisé et géré comme « exceptionnel ». Pour mieux comprendre cette dynamique, nous étudions, d’une part, les cas de Ceuta et Melilla comme lieux privilégiés du traitement de l’urgence et, d’autre part, ...
Nous analysons ici le processus de « frontiérisation » en Espagne, dans sa relation aux « crises migratoires » qui se produisent de façon récurrente dans certains segments de la ligne frontalière. Nous abordons les modalités par lesquelles un phénomène structurel comme l’immigration irrégulière est politisé et géré comme « exceptionnel ». Pour mieux comprendre cette dynamique, nous étudions, d’une part, les cas de Ceuta et Melilla comme lieux privilégiés du traitement de l’urgence et, d’autre part, le cas des îles Canaries comme point névralgique éphémère du traitement de l’urgence. Nous décryptons ensuite les éléments cachés par cette « frontiérisation par les crises » et ses conséquences : en particulier le fait que la gestion d’urgence produit de facto un état d’exception et d’excès dans les fragments de la frontière ayant une forte charge symbolique. Enfin, nous abordons les raisons d’une telle gestion d’urgence permanente : cette gestion d’urgence constitue-t-elle un moyen d’échapper aux contraintes imposées par le régime des droits fondamentaux?
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